Free style.
s'il se retourne pour dormir, je le tue. ou plutôt je m'en vais. ou plutôt je meurs. tiens bonne idée, mourir, ça l'embêterait un peu, il se rendrait compte qu'en fait j'existais. oh allez, je m'en vais. aucune envie de le voir au réveil, et puis j'ai oublié comment il s'appelle. ça serait pas avec lui que je perdrais mes sales habitudes, j'aurais pu le parier avant même qu'il se mette à sourire avec ce regard à peine discret d'amateur de chair. à mateur, mateur et demi, plutôt. j'ai envie de me coucher à plat ventre sur le dos, de pousser plus loin mes limites, de me casser en deux, de courir dans la rue et de manger de la glace au cassis. j'ai surement mieux à faire que d'écouter dormir un énième souvenir qui est déjà à moitié oublié. tiens, si on pleurait pour de vrai, si on partait en voyage, si on apprenait à voler, si on sautait par la fenêtre, si on marchait sur la pointe des pieds, si on arrêtait de vivre deux secondes.
photo by Frédéric Champion